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Le 01 mars 2008
• 08/03/08 : Café littéraire
La brasserie Le Grand Comptoir - Gare de Metz
3 place Générale de Gaulle
16h30 avec Roland Marcuola
• 29/03/08 : Assemblée
Générale de l'APAC
Palais du Luxembourg à Paris
• 03/05/08 : Café littéraire
Hôtel Royal à Metz 16h30
avec Gaston-Paul Effa
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Entre les gouttes
de Paul Blanqué
La fillette de Changchun
Alors que le jour se lève sur la grande Muraille de Chine, dans la capitale chinoise, sur la tristement célèbre place Tiananmen, une cérémonie de la levée des couleurs retient l'attention des badauds. Ils sont nombreux, ainsi, à vivre l'événement. Il est vrai que le protocole développé durant la cérémonie entretient l'intérêt. Toutefois, la chose n'aurait rien d'original si un enfant, une fillette de huit ans, n'eût apporté par son seul vœu le piment humain absent de l'événement militaire. En effet, la petite Yue Xin, domiciliée dans la ville de Changchun au nord-est de la Chine dans la province du Jilin, en rêvait de cette cérémonie du lever du drapeau place Tiananmen. Elle représentait son seul vœu de fillette. Mais la vie, cruelle, en décida autrement et, par une tumeur au cerveau, précipita la petite dans une cécité totale. Bien sûr, le père consulta. Mais le verdict des médecins demeurait sans appel : un déplacement jusqu'à Pékin serait fatal à la fillette fort affaiblie par la maladie. Alors le père de la petite Yue Xin mobilisa plusieurs milliers de volontaires, trois milliers (?) pour être exact, des lycéens, et organisa pour sa fille une fausse cérémonie. Après un déplacement en voiture qui trompa aisément la gamine, et une imitation parfaite de la part des faux policiers, l'esprit aveugle confirma le réalisme de la cérémonie, et plongea la gamine dans le bonheur. L'exemple émouvant de Yue Xin fut repris par l'ensemble de la presse chinoise sous le titre "l'enfant aveugle". Admise dans le meilleur hôpital de Changchun, elle fut opérée gratuitement. À son réveil, un officier de la garde d'Honneur en uniforme de cérémonie lui remit un exemplaire original du drapeau hissé sur la place. Comment ne pas être interpellé par cette allégorie ? L'événement réconforte, affirme l'intérêt à l'appartenance. Il est conforme à l'idéologie, à ce grand pays qu'est la Chine. Toutefois, dans ce "conte" magnifiquement orchestré, un chapitre semble manquer : l'épilogue, quelques lignes dédiées au quotidien des femmes. De ces femmes qui, par milliers, chaque année, perdent la vie, fœtus ou nouveau-nées, par avortement, infanticide, ou suicide des jeunes mères ébranlées par les représailles qu'elles subissent pour avoir enfanté au féminin. Yue Xin, dis-moi que tu es l'instrument, la chose, la petite lueur inconsciente d'un prometteur changement… Car en exergue à cette allégorie, il serait satanique de constater la pérennité d'un vieux dicton chinois : « Mieux vaut un fils handicapé que huit filles en bonne santé. »
[ Retrouvez la bibliographie de Paul Blanqué ]