Rencontre littéraire
Marie-Antoinette KUHN-MUTTER
Les vitraux de Jean COCTEAU, féérie de lumière et de couleurs
Editions Serpenoise - 30 € -
C'est une bien belle rencontre que nous a offerte Nicole FAESSEL le samedi 25 mai à la Brasserie du Grand Comptoir de Metz en recevant Marie-Antoinette KUHN-MUTTER autour de son magnifique ouvrage sur les vitraux de Jean COCTEAU.
C'est en 1961-1962 que Jean COCTEAU fut pressenti pour la mise en œuvre de vitraux dans l'église Saint-Maximin de Metz. Le résultat de la commande - quatorze baies dans les parties orientales - est une œuvre originale face à laquelle il faut s'imposer un autre regard que celui habituel - presque superficiel - que tout visiteur accorde aux vitraux d'une église.
Il faut tenter de saisir autant les symboles sacrés que l'insolite et l'inattendu, entrer dans le mythe et dans le mystère, écouter ce que COCTEAU a voulu signifier, accepter parfois de rester dans l'énigmatique, l'inaccessible, l'inexpliqué.
Docteur en histoire des civilisations, histoire de l'art, l'auteure est membre titulaire de l'Académie nationale de Metz.
C'est bien à une analyse et à un essai d'explications iconographiques des vitraux de Jean COCTEAU auxquels Marie-Antoinette KUHN-MUTTER a longtemps travaillé en écrivant ce livre. Ainsi, explique-t-elle, l'iconographie des vitraux de Jean COCTEAU, par le choix des formes, par l'expression de certains symboles sacrés, par les références aux mythes, par la, présence d'une végétation débordante, exubérante, peut nos déconcerter tant elle est différente de celle d'autres vitraux messins contemporains... Chaque vitrail offre sa part de mystère et de rêve, de réel et d'imaginaire... C'est la création tout entière que le poète a voulu envisager, que l'artiste a voulu signifier en faisant usage de sa virtuosité picturale qui égale bien sa virtuosité verbale.
L'auteure aime ainsi à situer d'emblée le personnage de Jean COCTEAU en le citant : " Si j'écris, je dérange. Si je tourne un film, je dérange. Si je peins, je dérange. Si je montre ma peinture je dérange, et je dérange si je ne la montre pas. J'ai la faculté du dérangement. Je m'y résigne car j'aimerais convaincre. Je dérangerai après ma mort.
On ne peut que recommander, suite à cette longue et enrichissante conversation sur l'artiste, mais tout autant l'homme, que fut Jean COCTEAU, de se plonger dans ce livre magnifique de Marie- Antoinette KUHN-MUTTER, ce que certaines personnes présentes n' ont certainement pas manqué de faire après avoir fait dédicacer l'ouvrage en fin de séance...et c'est toujours autour d'un repas convivial et bien chaleureux que l'auteure et ses invités ont partagé cette fin de journée avant de se quitter dans l'attente déjà du prochain événement littéraire qui leur permettra de se revoir...
G.K.
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