Rencontre
Le samedi 11 décembre 2010, Gonzague Saint-Bris a déjeuné avec les adhérents de l'APAC et quelques amis de Claire Prendki et de Carole Detain au restaurant libanais " Le Fakra ", près de la place de la Nation.
Claire et son mari ont été le chercher dans sa magnifique, et surtout très originale, maison, une ancienne salle d'armes en fait, avec un balcon tout le long d'une pièce immense d'où l'on pouvait voir les bretteurs s'entraîner au siècle romantique avant de régler quelque compte d'honneur à l'aube dans la brume. Certainement une des demeures les plus étonnantes de Paris… murs couverts de tableaux, objets rares, un vrai saut dans le temps.
Il est venu, assez souverain, grand et altier, évoquant, entre deux bouchées de mezze libanais, quelques uns de ses livres ou de ses rencontres. Gonzague Saint-Bris est la personne romantique par essence, visage plein, yeux rieurs, cheveux dans le cou, grande cape sur costume sombre, rosette de la Légion d'honneur. Il nous a narré de multiples anecdotes sur Lamartine, Balzac, nabot lubrique et les dames libres du temps jadis, Marie d'Agout et Georges Sand, les scandaleuses. Il se promène en ce dix-neuvième siècle avec beaucoup d'aisance, balayant décennies et modes littéraires ou vestimentaires de son ample cape. S'il paraît un peu décalé en notre époque de vitesse et de technologies, quand il quitte le monde des crinolines et des hauts-de-forme, il s'est quand même passionné pour Michael Jackson qu'il a rencontré longuement. Il nous a étonnés en nous apprenant que le " Roi de la pop " avait été un homme cultivé, grand amateur d'art et mélomane, passionné par la Renaissance et notre Grand Siècle et son Roi Soleil. Tant de détails que la presse n'avait jamais évoqués.
Parmi nous en ce XXIème siècle débutant, Gonzague, qui a à peine mangé tant il était sollicité (difficile de parler la bouche pleine quand on est bien élevé), s'est baladé entre tous les convives, s'asseyant à toutes les tables, charmant et charmeur, posant des questions sur les goûts littéraires de chacun.
Puis il est reparti, hélas, trop tôt, car il avait une dédicace à assurer à la mairie du XVIIème.
Le dix-neuvième siècle est reparti par la porte dans le vent de décembre, nous laissant la nostalgie des jours enfuis de notre histoire si française.
Claire Prendki .
Dernier ouvrage de Gonzague Saint-Bris : Alfred de Musset (Grasset)